Catégorie : Appel à candidature

Offre de thèse (échéance étendue : le 20/06/2019)

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Naturalité et réensauvagement – philosophie de la conservation dans l’Anthropocène

Unité de recherche CEFE – Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive

Directrice de la thèse : Virginie MARIS

Financement : du 01-10-2019 au 01-10-2022 – Financement ANR

Début de la thèse : 1 octobre 2019

Date limite de candidature : 20 juin 2019

Mots clés : Philosophie de l’environnement, Sciences de la conservation, Nature, Réensauvagement, Aires protégées

Profil et compétences recherchées
Master (ou équivalent) en philosophie avec une spécialisation en philosophie des sciences ou en philosophie de l’environnement
Une formation ou un intérêt manifeste pour l’écologie ou la biologie de la conservation
Un intérêt pour les enjeux de conservation de la nature et un goût pour le travail de terrain.

Description de la problématique de recherche
Les changements globaux bouleversent les missions traditionnelles des aires protégées et font vaciller les équilibres ténus élaborés entre les sociétés et leur environnement pour conserver la nature. Le projet de thèse, qui se déroulera au sein d’une équipe interdisciplinaire associant des chercheurs en philosophie, en géographie, en écologie et en biologie de la conservation, questionne et réinvestit les concepts de « naturalité » et de « nature sauvage » dans le contexte de l’Anthropocène. L’enquête théorique se fondera sur l’étude de situations concrètes de protection de la nature pour les décideurs et les gestionnaires d’espaces protégés. En s’emparant d’une question traditionnelle de la philosophie sur le rapport à la nature, ce projet s’articule à l’interface entre science, expertise et décision, afin de produire une réflexion directement utile pour penser l’adaptation des stratégies de conservation aux changements globaux. Il s’agira notamment d’étudier la façon dont les idées de réensauvagement et de renaturalisation sont actuellement mobilisées dans la gestion de certaines aires protégées et sur l’articulation entre ces expérimentations pratiques et les débats philosophiques autour des notions de ‘nature’, ‘naturalité’, et ‘nature sauvage’.

Thématique / Contexte
La thèse sera suivie au sein de l’équipe actuelle DSSE (dynamique des systèmes socio-écologiques) qui deviendra en janvier 2020 CNS (Conservation nature et sociétés) au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive. Une présence quotidienne au laboratoire est requise. Des missions régulières dans un ou deux sites de référence sont à prévoir. La ou le doctorant.e travaillera sous la supervision de Virginie Maris et en étroite collaboration avec les autres membres du projet ANR-ANTHRONAT : Anne Charpentier, Raphaël Mathevet, John Thompson et Olivier Gimenez ainsi que les stagiaires et doctorants de l’équipe. Une participation active à l’animation du projet sera requise.

Précisions sur l’encadrement
La thèse s’effectuera sous la supervision de Virginie Maris et s’intégrera au projet ANR-ANTHRONAT. La ou le doctorant.e remplira les conditions de l’école doctorale GAIA en termes de module de formation. Un comité de suivi interdisciplinaire sera mis en place dès le début de la thèse.

Conditions scientifiques matérielles et financières du projet de recherche
La ou le doctorant.e disposera de l’environnement matériel, scientifique et financier nécessaire à la réalisation de son projet de thèse. Elle ou il aura accès à un espace de travail au CEFE. Les coûts liés aux missions, à la participation à des conférences et à l’achat d’ouvrage seront pris en charge par le projet ANR ANTHRONAT.

Objectifs de valorisation des travaux de recherche du doctorant
Rédaction d’un manuscrit de thèse
Rédaction d’article scientifique, notamment en collaboration avec les membres du projet
Co-organisation d’ateliers annuels auxquels participeront des gestionnaires, des représentants institutionnels et des chercheurs sur des questions de conservation et gestion d’aires protégées.

Collaborations envisagées
La ou le doctorant.e collaborera avec l’ensemble des membres du projet ANTHRONAT (Anne Charpentier, John Thompson, Raphaël Mathevet, Olivier Gimenez) notamment en vue de l’organisation d’ateliers de travail et à la rédaction d’articles scientifiques communs.

Candidature
Envoyer un curriculum vitae, les résultats universitaires et une lettre de motivation par courrier électronique à Virginie Maris (virginie.maris@cefe.cnrs.fr) avant le 15 juin 2019. Il est vivement conseillé de joindre un texte rédigé (article, travail de fin de session, mémoire de Master, texte personnel publié ou non) sur un sujet en lien avec le projet ou, plus généralement, en philosophie de l’environnement.

Références bibliographiques
Blandin, Patrick. 2009. De la protection de la nature au pilotage de la biodiversité. Science En Questions. Versailles: Quae.
Bonneuil, Christophe, and Jean-Baptiste Fressoz. 2013. L’événement anthropocène : La Terre, l’histoire et nous. Anthropocène. Paris: Seuil.
Callicott, J Baird, and Michael P Nelson, eds. 1998. The Great New Wilderness Debate. Athens: University of Georgia Press.
Chakrabarty, Dipesh. 2009. “The Climate of History: Four Theses.” Critical Inquiry 35 (2): 197–222.
Cronon, William. 1992. “A Place for Stories: Nature, History, and Narrative.” Journal of American History 78 (4): 1347–76.
Crutzen, Paul J., and Eugene F. Stoermer. 2000. “The Anthropocene.” Global Change Newsletter 41 (May): 17–18.
Hache, Émilie. 2011. Ce à quoi nous tenons. Paris: La Découverte.
Inkpen, S. Andrew. 2017. “Are Humans Disturbing Conditions in Ecology?” Biology & Philosophy 32 (1): 51–71.
Jenkins, Clinton N., and Lucas Joppa. 2009. “Expansion of the Global Terrestrial Protected Area System.” Biological Conservation 142 (10): 2166–74.
John Dewey. 1938. Logic – The Theory Of Inquiry. New York: Henry Holt and Co.
Kareiva, Peter. 2014. “New Conservation: Setting the Record Straight and Finding Common Ground.” Conservation Biology 28 (3): 634–36.
Kolbert, Elizabeth. 2014. The Sixth Extinction: An Unnatural History. First Edition edition. New York: Henry Holt and Co.
Larrère, Catherine, and Raphaël Larrère. 1997. Du bon usage de la nature : Pour une philosophie de l’environnement. Paris: Flammarion.
———. 2015. Penser et agir avec la nature – Une enquête philosophique. Paris: La Découverte.
Latour, Bruno. 1999. Politiques de la nature – Comment faire entrer les sciences en démocratie. Paris: La Découverte.
Light, Andrew, and Eric Katz. 1996. Environmental Pragmatism. London: Routledge.
Maris, Virginie. 2015. “Back to the Holocene – a Conceptual, and Possibly Practical, Return to a Nature Not Intended for Humans.” In The Anthropocene and the Global Environmental Crisis: Rethinking Modernity in a New Epoch, edited by Clive Hamilton,François Gemenne, and Christophe Bonneuil, 123–33. London: Routledge.
———. 2016. Philosophie de la biodiversité – petite éthique pour une nature en péril. Seconde édition. Paris: Buchet/Chastel.
———. 2018. La part sauvage du monde – penser la nature dans l’Anthropocène. Paris: Seuil.
Mathevet, Raphaël, John D. Thompson, Carl Folke, and F. Stuart Chapin. 2016. “Protected Areas and Their Surrounding Territory: Socioecological Systems in the Context of Ecological Solidarity.” Ecological Applications 26 (1): 5–16.
Minteer, Ben A.. 2011. Refounding Environmental Ethics: Pragmatism, Principle, and Practice. Temple University Press.
Minteer, Ben A., and Stephen J. Pyne. 2015. After Preservation – Saving American Nature in the Age of Humans. Chicago: University of Chicago Press.
Mittermeier, R. A., C. G. Mittermeier, T. M. Brooks, J. D. Pilgrim, W. R. Konstant, G. A. B. da Fonseca, and C. Kormos. 2003. “Wilderness and Biodiversity Conservation.” Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America 100 (18): 10309–13.
Morizot, Baptiste. 2016. Les Diplomates, Cohabiter avec les loups sur une nouvelle carte du vivant. Paris: Wildproject Editions.
Nelson, Michael P, and J Baird Callicott, eds. 2008. The Wilderness Debate Rages On: Continuing the Great New Wilderness Debate. Athens: University of Georgia Press.
Piccolo, John J., Haydn Washington, Helen Kopnina, and Bron Taylor. 2018. “Why Conservation Scientists Should Re‐embrace Their Ecocentric Roots.” Conservation Biology 32(4): 959-961.
Soulé, M.E. 1985. “What Is Conservation Biology?” BioScience 35 (1): 727–34.
Takacs, Professor David. 1996. The Idea of Biodiversity: Philosophies of Paradise. The Johns Hopkins University Press.
Wuerthner, George, Eileen Crist, and Tom Butler. 2014. Keeping the Wild: Against the Domestication of Earth. Washington, DC: Island Press.

Offre de stage (échéance le 08/12/2018)

Stage de M2 : « naturalité », « nature férale » et « réensauvagement » dans les aires protégées

Échéance de la candidature : 8 décembre 201

Contexte : Les changements globaux bouleversent les missions traditionnelles des aires protégées et font vaciller les équilibres ténus élaborés entre les sociétés et leur environnement pour conserver la nature. Le projet ANTHRONAT, qui associe des chercheurs en philosophie, en géographie, en écologie et en biologie de la conservation, questionne et de réinvestit les concepts de « naturalité » et de « nature sauvage » dans le contexte de l’Anthropocène (Maris 2018). L’enquête théorique se fonde sur l’étude de situations concrètes de protection de la nature pour les décideurs et les gestionnaires d’espaces protégés (retour spontané d’espèces qui n’étaient pas ou plus présentes dans des aires protégée, gestion d’espèces non-indigènes, projets de colonisations assistées et désignation de réserve intégrale). En s’emparant d’une question traditionnelle de la philosophie sur le rapport à la nature, ce projet s’articule à l’interface entre science, expertise et décision, afin de produire une réflexion directement utile pour penser l’adaptation des stratégies de conservation aux changements globaux. Le stage proposé s’inscrit dans le cadre du démarrage de ce projet et vise à étudier et analyser les références à la naturalité et à la nature sauvage dans le cadre de la gestion des aires protégées.

Objectif : Il s’agira de mobiliser la littérature en philosophie environnementale autour des concepts de « wilderness » (Callicott et Nelson 1998; Nelson et Callicott 2008; Minteer et Pyne 2015; Wuerthner, Crist, et Butler 2014) et de « nature férale » (Beau 2017; Génot 2015; Monbiot; 2014) pour analyser différents dispositifs d’espaces protégés faisant référence au caractère naturel ou sauvage des milieux (Rewilding, espaces de libre évolution, ilots de cénescence, réserves intégrales). Le stage consistera dans une revue de littérature et la rédaction d’un mémoire pouvant prendre la forme d’un article scientifique.

Environnement de travail : Le stage sera effectué au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE – UMR5175) à Montpellier, au sein de l’équipe DSSE (Dynamique des systèmes socio-écologiques). Il sera encadré par Virginie Maris (philosophie de l’environnement) avec l’appui des autres membres de l’équipe. 

Profil recherché : Nous recherchons un.e étudiant.e en Master 2 ou en école d’ingénieur intéressé.e par la philosophie environnementale et les enjeux de conservation ayant une formation solide en philosophie et un intérêt marqué pour l’écologie et/ou la biologie de la conservation. Une expérience interdisciplinaire ou une activité professionnelle ou bénévole dans le champ de protection de la nature représentent un atout significatif. Par ailleurs, le/la candidate devra être en mesure de lire et d’écrire l’anglais scientifique.

Période de stage : Début du stage souhaité entre janvier et mars 2018 pour une durée de 4 à 6 mois.

Gratification : 568,76 € par mois.

Candidature : Envoyer un curriculum vitae et une lettre de motivation par courrier électronique à Virginie Maris (virginie.maris@cefe.cnrs.fr) avant le 3 décembre 2018. Il est possible de joindre un texte rédigé (article, travail de fin de session, mémoire) sur un sujet en lien avec le stage ou, plus généralement, en philosophie de l’environnement.

Références :

Beau, Rémi. 2017. Éthique de la nature ordinaire. Recherches philosophiques dans les champs, les friches et les jardins. Paris: Editions de la Sorbonne.

Callicott, J. Baird, et Michael P. Nelson. 1998. The Great New Wilderness Debate. University of Georgia Press.

Génot, Jean-Claude. 2015. Plaidoyer pour une nouvelle écologie de la nature. Paris: Editions L’Harmattan.

Maris, Virginie. 2018. La part sauvage du monde – Penser la nature dans l’Anthropocène. Paris: Le Seuil.

Minteer, Ben A., et Stephen J. Pyne. 2015. After Preservation – Saving American Nature in the Age of Humans. Chicago: University of Chicago Press.

Monbiot, George. 2014. Feral: Rewilding the Land, Sea and Human Life by George Monbiot. Edition. Penguin.

Nelson, Michael P, et J Baird Callicott, éd. 2008. The Wilderness Debate Rages On: Continuing the Great New Wilderness Debate. Athens: University of Georgia Press.

Wuerthner, George, Eileen Crist, et Tom Butler. 2014. Keeping the Wild: Against the Domestication of Earth. Washington, DC: Island Press.

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