Résumé

Les changements globaux bouleversent les missions traditionnelles des aires protégées et font vaciller les équilibres ténus élaborés entre les sociétés et leur environnement pour conserver la nature. Dans ce projet qui associe des chercheurs en philosophie, en géographie, en écologie et en biologie de la conservation, nous proposons de questionner et de réinvestir les concepts de « nature » et de « naturalité » à l’heure de l’Anthropocène.

Nous adopterons une démarche pragmatique, en fondant l’enquête théorique sur l’étude de situations concrètes de difficultés de définition des enjeux de protection de la nature pour les décideurs et les gestionnaires d’espaces protégés.

Nous nous intéresserons particulièrement à trois types de problèmes pour la définition des actions de conservation :

  1. Le retour spontané d’espèces qui n’étaient pas ou plus présentes dans des aires protégées et où les équilibres socio-écologiques se sont stabilisés en leur absence ;
  2. La gestion des populations exotiques qui demandent de prendre des décisions à propos de populations qui ne sont pas historiquement natives à l’intérieur d’une aire protégée ;
  3. Les discussions autour de la colonisation assistée, qui questionnent la pertinence de transférer volontairement des espèces menacées dans leur aire de distribution d’origine vers des aires protégées en vue de leur maintien.
  4. Ces situations seront mises en perspective avec les enjeux de la désignation d’une réserve naturelle strictement protégée de toute intervention humaine.

En s’emparant d’une question traditionnelle de la philosophie sur le rapport à la nature, ce projet s’articulera à l’interface entre science, expertise et décision, afin de produire une réflexion directement utile pour penser l’adaptation des stratégies de conservation aux changements globaux.

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Financement

Agence National de la recherche
Programme AAP Générique 2018-JCJC – Projet ANR-18-CE03-01